Chiour par Mr Le Rabbin Daniel GOTTLIEB |
CHAVOUOT
CHAVOUOT
La fête de Chavouot présente cette particularité que sa célébration ne donne lieu à aucun rite spécifique. Toutes les autres solennités de notre calendrier sont caractérisées par l'observance d'une mitsva qui évoque son contenu de significations : le chofar de Roch haChana, le loulav de Soukot, les matsot de Pessah ou les lumières de 'Hanoukka.
S'il n'existe aucun geste qui puisse exprimer les enseignements véhiculés
par la fête de Chavouot, c'est que cette dernière commémore
la Révélation,
dans sa globalité : elle ne saurait donc être résumée
dans aucun de ses aspects partiels.
Le jour de Chavouot, nous sommes invités à recevoir
et à accepter la Torah, comme si nous étions nous-mêmes
présents au pied du Sinaï ; à l'instar de nos
ancêtres, nous devons dire "NAASSE VENICHMA","Nous
ferons ce que nous entendrons", attestant par là notre
disponibilité totale à devenir porteurs de la Parole divine.
Nous nous soumettons humblement à l'autorité de Dieu
dans un élan de confiance absolue envers Celui qui a été
l'artisan de la Sortie d'Egypte.
« TORAT HA-CHEM TEMIMA, MECHIVAT
NAFECH »
(Psaume 19,8)
« LA LOI DE DIEU EST PARFAITE, ELLE EST APAISANTE POUR LE CŒUR »
Si la Tora vient de Dieu, elle ne saurait être que « parfaite », et pourtant son caractère "apaisant", "satisfaisant", ne semble pas évident à tous. Est-ce à dire que ce verset des Psaumes pêche par excès de piété ou de foi ? Ne serait-ce pas plutôt que la traduction qui en a été proposée manque de rigueur ? C'est, en tout état de cause, ce que suggèrent les commentateurs.
En effet, le texte biblique n'étant pas ponctué, il peut laisser place à différentes interprétations. En l'occurrence, rien n'oblige à voir deux propositions distinctes dans la phrase placée en exergue. Ainsi, si au lieu de considérer que l'adjectif TEMIMA est un attribut, on y voit une épithète, le verset cité prend une tout autre signification :
"LA LOI DE DIEU PRISE DANS SON INTEGRALITE
EST SATISFAISANTE POUR LE CŒUR,
APAISANTE POUR L'AME"
Ce qui revient à dire que la dimension harmonieuse de la Tora ne peut être perçue que si l'on envisage la Révélation et ses contenus dans leur ensemble, c'est à dire si l'on accepte la totalité de la Loi.
Sans doute peut-on être amené à éprouver,
voire à émettre des réserves sur certains des aspects
partiels du Judaïsme quand on les retire de leur contexte.
Ce que nous apprend la fête de Chavouot, dans le dépouillement
qui caractérise sa célébration, c'est précisément
l'impossibilité de contenir dans un élément quelconque
l'essence de la Révélation qui s'adresse à la totalité
de l'être dans sa globalité.
Nous avons rappelé, pendant le Séder de Pessah,
que "chacun doit se considérer comme s'il était sorti lui-même
de l'esclavage d'Egypte".
Puissions – nous, après le cheminement que constitue le compte
de l’Omèr, nous sentir pendant la fête de Chavouot
comme des témoins de la Révélation du Sinaï et
nous écrier, à l’instar de nos ancêtres (Exode XXIV,
3,7,):
kol achèr dibbèr HaChém
naassé ve-nichma :
"Tout ce que Dieu nous demandera,
nous le ferons et nous l’écouterons.
»
Rabbin D. Gottlieb.
A suivre .....