Chiour par Mr Le Rabbin Daniel GOTTLIEB |
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« Les
évocations du Chofar
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"Heureux le peuple qui connaît
la Teroua ...
(Psaume 89, 16)
Ce verset des Psaumes, récité après les sonneries du Chofar, appelle commentaire : apparemment, souffler dans une corne de bélier pour en émettre des sons n'implique pas de compétence particulière.
Quelle est donc la particularité des sonneries rituelles du Chofar de Roch haChana qui peut expliquer cette phrase ?
Le texte ci-dessous propose une réponse à cette question.
ECOUTER - ENTENDRE
La seule mitsva qui caractérise la célébration de la fête de Roch haChanah, est la mitsva du Chofar.
La bénédiction que l'on récite avant l'accomplissement de cette mitsva va sans doute nous éclairer sur le contenu et la signification de cette prescription religieuse.
Pour comprendre cette bénédiction, il est nécessaire de formuler une remarque préliminaire : en hébreu, comme en français, il existe des synonymes, mais compte tenu du soin méticuleux que les Rabbins mettent dans l'exégèse des textes bibliques, la signification de chaque terme est extrêmement précise. Ainsi, convient-il, pour pouvoir comprendre la bénédiction qui précède les sonneries du Chofar, d'analyser la signification exacte de deux verbes, que l'on peut traduire approximativement par ECOUTER et ENTENDRE : ECOUTER = "le-ha-azine " & ENTENDRE = "LICHMOA".
Sur le plan de la méthode, lorsqu'on cherche à trouver la signification exacte d'un terme, il est souvent utile, en s'aidant d'une Concordance, de regarder les contextes dans lesquels apparaissent les mots que l'on cherche à traduire : d'après le contexte, leurs significations va pouvoir s'éclairer.
Ainsi en va-t-il de ces deux verbes, ECOUTER = "le-ha-azine " & ENTENDRE = "LICHMOA"
1) Deut. XXXII, 1 ::
Moïse dit : "Entendez, cieux, et je parlerai,
et que la terre écoute les paroles de ma bouche".
Moïse invoque le témoignage du ciel et de la terre, mais pour
appeler ces deux éléments, il utilise deux verbes distincts
: le verbe "le-ha-azine "
lorsqu'il s'adresse au ciel, et le verbe "LICHMOA"
lorsqu'il parle à la terre.
2) Isaie I, 2 :
Le prophète Isaïe, s'inspirant peut être
de la formule du Deutéronome, dit : "Ecoutez,
cieux, et que le terre entende ... ".
Isaïe appelle, lui aussi, le ciel et la terre, mais lorsqu'il
s'adresse au ciel il utilise le verbe "LICHMOA"
, tandis que lorsqu'il parle à la terre il utilise le verbe "le-ha-azine
"
Le verbe "le-ha-azine "" vient de
la racine
"'AZN" qui désigne
l'oreille dont la fonction consiste à entendre : tout ce passe comme
si en utilisant le verbe"le-ha-azine "
, on demandait à l'oreille d'accomplir la mission pour laquelle
elle été créé, c'est à dire entendre,
sans pour cela qu'il lui soit nécessaire de fournir le moindre effort.
Par contre, le verbe "LICHMOA"
comme nous le verrons ultérieurement, implique un effort, parfois
intellectuel, de compréhension (comme en français, le verbe
"entendre" peut signifier "comprendre").
Ainsi, compte tenu de son expérience, Moïse qui a parlé avec Dieu "face à face", qui a passé à plusieurs reprises 40 jours et 40 nuits dans les cieux, peut il s'adresser, parler au ciel de telle sorte que le ciel l'entende sans avoir besoin de tendre l'oreille. Par contre cet être presque céleste qu'était Moïse devait demander à la terre de faire un effort pour l'écouter, compte tenu de la distance qu'il avait prise par rapport aux choses de ce monde.
Le prophète Isaïe, par contre, mêlé à la foule de ses contemporains, était parfaitement au courant des préoccupations des hommes de son temps : il suffisait qu'il parle pour que la terre l'entende mais, plus éloigné des cieux que ne l'était Moïse, il demandait au ciel "LICHMOA", de tendre l'oreille, de faire un effort pour écouter ses propos.
Dans le même chapitre d'Isaïe on peut trouver une nouvelle attestation de la nuance qui distingue ces deux termes et de leur signification particulière.
3) Isaïe I, 10:
Le prophète appelle le peuple de Gomorrhe et les notables de
Sodome, mais lorsqu'il appelle les notables de Sodome pour écouter
la parole de Dieu, il utilise le verbe "LICHM'A",
tandis que lorsqu'il s'adresse au peuple de Gomorrhe, pour qu'il entende
l'enseignement divin, il utilise le verbe"le-ha-azine
" . Tout se passe comme si le peuple de Gomorrhe était
plus proche du prophète pour entendre son enseignement : il n'est
pas nécessaire qu'il fasse des efforts pour savoir ce que dit le
prophète ; par contre, les notables de Sodome qui se croient
plus nécessaires ailleurs que dans la proximité du temple
exerce le prophète, ces notables cherchent cependant à se
renseigner pour savoir si le prophète a dit des choses intéressantes,
s'il a bien parlé : ils feront donc un effort plus grand pour se
renseigner, pour apprendre ce que le prophète a dit ; en tout
état de cause, il faudrait que le prophète parle plus fort
pour être entendu de ceux qui se prennent pour des gens importants
: c'est la raison pour laquelle le prophète utilise le verbe"LICHMOA"
lorsqu'il s'agit d'eux.
Ainsi, si l'on veut résumer cette remarque préliminaire, on pourra dire que le verbe "le-ha-azine " veut dire "entendre", sans qu'il soit nécessaire de faire quelqu'effort que se soit, tout simplement en laissant l'oreille faire son action, tandis que le verbe"LICHMOA" demande un effort pour "écouter", pour "capter" une voix qui vient de plus loin, une voix qui est moins puissante et que l'on ne peut "entendre" que si on le veut et si l'on fait ce qu'il faut pour y parvenir.
Si il en est ainsi, on comprend mal que, dans la bénédiction
que l'on récite avant de sonner le Chofar, le verbe utilisé
soit le verbe LICHMOA"!
(KOL CHOFAR LICHMOA".
En effet, les sons qui sortent du Chofar sont suffisamment intenses
pour que toutes les personnes qui sont dans l'assistance puissent en entendre
les sonorités sans avoir à accomplir le moindre effort d'attention.
On doit donc s'interroger pour savoir quelle est la signification de cette
bénédiction et par conséquent s'interroger pour savoir
en
quoi consiste la mitsva du Chofar ?
On peut se reporter ici au texte qui rappelle les évocations
du Chofar (voir annexe) et constater ainsi que le devoir religieux qui
est demandé à chaque israélite le jour de Kippour
ne consiste pas seulement à entendre les sonorités du Chofar
mais plus précisément à écouter les sons lointains
du Chofar, tel celui qui a retenti, par exemple, au moment du Sinaï
ou au moment de l'entrée des hébreux en Israël. Il est
donc normal que les rédacteurs des textes liturgiques aient choisi
le verbe LICHMOA"pour nous demander
de faire un effort sincère au moment où l'on entend retentir
les sonneries du Chofar pour que, derrière ces sons immédiats,
on perçoive l'appel à l'humilité devant Dieu dont
a fait preuve Abraham et que l'on perçoive l'invitation pressante
à la soumission à la loi divine qui était une évidence
pour les témoins de la révélation du Sinaï, pour
que l'on fasse aussi des efforts et qu'on se projette dans l'avenir et
que l'on imagine le Jour du Jugement au cours duquel il conviendra de rendre
des comptes à Dieu pour l'usage que nous aurons fait du temps de
vie terrestre qu'Il nous aura accordé. Voilà ce qui justifie
l'emploi du verbe "LICHMOA" dans la
bénédiction qui précède l'accomplissement du
devoir religieux des sonneries du chofar de Roch HaChana.
4) On constatera la cohérence et la constance dont font preuve
les textes, en retrouvant à la fin de la Amida de Moussaf
de
Roch Hachana ces deux verbes dans un autre contexte.
On dit en effet de Dieu qu'Il "perçoit
les sonneries du Chofar en faisant un effort pour les entendre"
, mais par contre qu'Il entend aisément
la Teroua qui émane des enfants d'Israël.
Pour comprendre cette nuance, il importe de rappeler que le son brisé
de la "Teroua" est l'expression sonore des sanglots ou des soupirs
de l'homme qui prend conscience de sa fragilité et de ses faiblesses.
Ce son de la "Teroua" est toujours encadré par deux sonneries simples
et lisses de "Tekia". Ces sonneries rituelles de "Tekia" ne sont
pas nécessairement l'expression d'un coeur sincèrement brisé
: pour que Dieu les prenne en compte il faut "qu'Il fasse un effort" et
décide, si l'on peut s'exprimer ainsi en parlant de Dieu, de faire
preuve de clémence et de miséricorde ; il n'est pas certain
qu'il soit suffisant de s'acquitter du devoir rituel des sonneries du Chofar
pour être assuré de voir nos prières entendues par
Dieu. Par contre, Dieu entend aisément la "Teroua" qui est l'expression
sincère d'un coeur brisé : en effet, (Psaume 51, 19)
: "Dieu ne néglige jamais un coeur
brisé et meurtri. Ainsi comprend-on la formule retenue
à la fin de la Amida : "Dieu (fait un effort)
pour écouter ("LICHM'A")
le son du Chofar, mais Il entend (aisément me-ha-azine
"" et accepte) la "Teroua" émise
par les enfants d'Israël ".
"Un son simple au début, un son simple à la fin"
Nous venons de dire que chaque Teroua est précédée et suivie d'un son simple. Si la Teroua exprime des sentiments bouleversés, des préoccupations intellectuelles et morales graves, la Tekia est présentée comme un son simple. Tout se passe donc comme si, au début et à la fin de chaque étape complexe, il y avait une idée particulièrement évidente.
S'il est vrai que chaque vie humaine, chaque destin, comporte des périodes d'agitation affective, spirituelle ou religieuse, il y a deux vérités simples, universelles et incontestables qui encadrent toute existence humaine : la naissance au début et, à la fin, la mort.
On notera un parallélisme avec les modalités de l'accomplissement de la mitsva des tefilin
On sait en effet que la mitsva des Tefilin comporte deux parties. On place d'abord une "Tefila" sur le bras, comme pour signifier que les gestes que l'on va accomplir et les actions que l'on va mener sont inspirés par les contenus de la Torah dont des extraits, écrits comme le Sefer Torah, sont placés dans le boîtier de la tefila du bras ; on pose ensuite le second boîtier des tefilin sur le front, siège de la pensée, comme pour signifier que l'on veut mettre son intelligence au service de la Torah pour l'étudier, chercher à la comprendre et par là même se rapprocher de Dieu. On termine enfin de nouer la lanière autour de la main.
Par contre, lorsqu'on enlève les tefilin, on commence par dénouer la lanière de la main, on enlève ensuite la tefila de la tête et l'on retire enfin la tefila du bras.
On constate ainsi que s'il arrive au début ou à la fin que l'on ne porte sur soi que la tefila du bras, à aucun moment on ne se trouve portant seulement la tefila de la tête.
" Une idée simple au début, une idée simple à la fin" : l'idée évidente que nous enseigne la Torah et, partant, le Judaïsme, c'est que l'action, l'accomplissement des préceptes bibliques est la meilleure pour ne pas dire la seule façon d'exprimer son attachement à Dieu. Qu'on lise, qu'on étudie, qu'on réfléchisse, qu'on se plonge dans le mysticisme ou qu'on veuille faire preuve de rationalisme, l'idée première et l'idée dernière doit être dans la pratique.
Il faut constater que les quatre paragraphes qui figurent dans les tephilin sont contenus dans quatre boîtiers distincts dans la Tefila de la tête, tandis qu'ils sont écrits sur un seul parchemin pour la Tefila du bras. Comme pour illustrer, une fois de plus, qu'il y a place pour différentes attitudes intellectuelles dans le cadre de la pensée juive, mais il n'y a qu'une façon de se comporter en conformité avec la halakha.
L'activité intellectuelle ou l'attachement sentimental ne sauraient
jamais remplacer une action conforme aux exigences de la Torah. Par contre,
concevoir l'étude comme la réalisation d'une obligation religieuse
et trouver dans l'étude des sources des arguments qui confortent
dans la volonté d'être scrupuleusement fidèle à
la Loi, tel peut être l'un des idéaux auxquels aspire le judaïsme
en faisant de l'étude le commandement biblique
majeur ...
TEKIA - TEROUA - TEKIA
Deux termes sont utilisés pour désigner les sonneries : tekia et teroua. Ces deux mots sont ceux utilisés dans deux versets où il est question de sonneries :
Nombres X, 9 : "Si la guerre se présente sur votre terre... vous sonnerez (teroua) ..."
Nombres X, 10 : "Dans vos jours de joie, de fêtes, ... vous sonnerez (tekia) ..."
Ainsi, les différentes sonorités du chofar expriment à la fois des sentiments de joie simple (tekia) et des sentiments d'inquiétude (teroua).
Sans doute est-ce une banalité de dire qu'après la pluie vient le beau temps et qu'après l'été viennent l'automne et l'hiver, mais aussi bien la lecture de la Thora que le texte de la haftara nous confirment que l'histoire de notre peuple répond à cette loi que chaque individu expérimente à longueur d'existence, celle de l'alternance des joies et des peines.
Ainsi, Sarah était-elle heureuse de pouvoir vivre aux cotés d'un homme comme Abraham - tekia ; mais le couple était stérile - teroua ; après quoi "Dieu se souvint de Sarah ..." - tekia. Après ce moment paisible - tekia -, "Dieu éprouve Abraham ..." - teroua, jusqu'au moment où vient l'ange qui lui dit de ne faire aucun mal à l'enfant - tekia.
Dans la haftara du premier jour de Roch Hachana on retrouve cette meme alternance :
Hanna a eu le bonheur d'être aimée par son mari - tekia , mais elle était stérile - teroua ; il a suffi qu'elle prie pour que Dieu la console et la réconforte - tekia qui suit teroua.
Dans la haftara du second jour, c'est Sion qui se réjouit en voyant danser jeunes et vieux - tekia -, mais Rachel pleure ses enfants disparus - teroua -, jusqu'à ce que Dieu lui annonce le retour de ses descendants dans leurs frontières : de nouveau tekia qui suit la teroua.
Notons que la halakha (Ch.A., O.H., 590) insiste sur le fait que la sonnerie de la tekia doit etre plus longue que les sonneries de Chevarim et teroua, comme pour dire notre espérance de voir une harmonie paisible s'instaurer pour une durée plus longue que celles où nous avons connu les inquiétudes de l'exil.
L'optimisme foncier du judaïsme et son attente en l'avenir définitivement luminaux s'exprime pour la dernière sonnerie du chofar, Tekia Guedola.
Il n'y a pas lieu d'être surpris par le fait que l'histoire nous apporte à la fois des moments de quiétude et des moments d'angoisse : le verset biblique qui introduit les sonneries du chofar nous rappelle :
Dans ce verset où apparaissent les deux noms qui qualifient Dieu, Elokim (qui désigne Dieu sous sa modalité d'exigence de justice et de rigueur) est associé à la teroua, tandis que le Tétragramme (qui évoque son attribut d'amour et de miséricorde) est associé à la simple sonorité du chofar.
(d'après Héguionot et ami)
[Voir "les Noms", commentaires sur Berechit
et Noah]
Les évocations du Chofar
(d'après Saadia Gaon et Aboudraham)
Les textes et 1es gestes liturgiques ont été établis
à l'intention de personnes censées être
familières avec la Bible, le Talmud, le Midrach
et l'Histoire Juive. Ils doivent évoquer, par réflexes intellectuels
et associations d'idées, un certain nombre de thèmes classiques
qu'il nous incombe de récupérer, compte tenu du fait que
la plupart de ces textes essentiels de notre patrimoine nous
sont devenus étrangers.
Voici, par exemple, pour le Chofar, les références qu'i1
est important d'avoir présentes à l'esprit :
1) Psaume XCVIII, 6 : « Le son des trompettes
et les accents du Chofar, faites-les retentir devant 1e Roi
Eternel ».
Dès 1e jour de 1a Création, les anges ont proclamé
la Royauté de Dieu sur l'univers au son du Chofar.
2) Genèse XXII, 13 (lecture de la Tora de Roch Hachana !)
: « Abraham, levant 1es yeux, remarqua qu'un
bélier, derrière lui, s'était embarrassé
les cornes dans un buisson. Abraham alla prendre ce bélier et l'offrit
en holocauste à 1a place de son fils ».
Les cornes de ce bélier dont on fait le chofar interviendront
encore dans la suite de l'Histoire.
3) Exode XIX, 16, 19 : « Il y eut un
son de Chofar très intense ... Le son du Chofar allait redoublant
d'intensité. »
Au moment de la Révélation du Sinaï, le peuple répondit
aux sonneries du chofar en disant « Naassé
ve-nichma », « Ce que Dieu nous demandera, nous le ferons et
nous l’écouterons ».
4) Josué VI, 4-5 et 20 : « Dès
que (le peuple) entendit le Chofar retentir, ... la muraille (de Jéricho)
s'écroula sur elle- même... ».
La prise de Jéricho, c'est-à-dire l’entrée du
peuple d'Israël en Terre Sainte se fit au son chofar.
5) Jérémie IV 19 : « ...
car tu entends, mon âme, le son du Chofar, les sonneries
de la guerre. »
La Destruction du Temple a été marquée par des
sonneries de chofar.
6) Amos III, 6 : « Le Chofar sonnera-t-i1
dans une ville, et le peuple ne serait saisi d'effroi ? »
Le son du chofar provoque crainte et tremblement quand on y entend
l'appel de Dieu.
7) Ezéchiel XXXIII, 4-5 : « S'i1
est alors quelqu'un qui, ayant entendu le son du Chofar, ne
se tienne pas sur ses gardes ... Il avait entendu le son du
Chofar mais sans se mettre sur ses gardes : il aura mérité
la mort ; s’il s'était gardé, il eût sauvé sa
vie. »
La sonnerie du chofar constitue un appel à l'écoute des
prophètes et à la Techouva.
8) Sophonie I, 14-16 : « Il est proche,
le grand jour du Seigneur, ... , un jour de Chofar et de Sonnerie
... »
Le Jour du Seigneur, le jour du grand jugement cosmique est marqué
par des sonneries de chofar.
9) Isaïe XXVII 13 : « En ce
jour résonnera 1e grand Chofar. Alors arriveront ceux qui
étaient perdus dans le pays d'Achour, relégués dans
la Terre d'Egypte. »
Le chofar accompagne le Rassemblement des exilés et des dispersés.
10) Isaïe XVIII, 3 : « Vous tous
qui habitez 1e globe, qui résidez (dans) la terre ... quand sonnera
le Chofar, écoutez ! »
C’est le son du chofar qui annoncera la Résurrection des morts.
Ainsi le son du Chofar évoque, en un résumé saisissant, l'Histoire universelle dans laquelle s'inscrit l'Histoire du Peuple Juif : de la Création du Monde (n° 1), en passant par la découverte du monothéisme par Abraham (n° 2), la Révélation (n° 3), l’entrée en Terre d'Israël (n° 4), la Destruction du Temple et l’Exil (n° 5), le jugement universel (n° 6, 7 et 8), jusqu’au Rassemblement des exilés (n° 9), la venue du Messie et la Résurrection des morts (n° 10). Il rappelle aussi toutes les exigences de fidélité à la Parole de Dieu et à 1'observance des mitsvot (n° 3, 6, 7 et 10).
On peut se demander si le « Chofar de Rav Goren »
par lequel le monde entier a appris, en juin 1967, 1a libération
de Jérusalem, ne s'inscrit pas dans cette liste des sonneries
de Chofar qui ont marqué tous les grands tournants de l'Histoire.
Le Rabbin Daniel GOTTLIEB
A suivre .....