La guerre spirituelle
La fête de Hanoukka est porteuse d’un message: à
chaque fois que l’ego s’accroît, il amène séparation
et ennuis. Tel fut le cas à l’époque des Hasmonéens,
et tel est le cas de nos jours. La solution se trouve là où
commence la lumière et où finit l’ego.
Hanoukka est une fête qui apporte
un peu de lumière dans l’année. Fermons
les yeux un instant, et remémorons nous nos premiers souvenirs suscités
par la fête de Hanoukka, immédiatement, nous vient à
l ’esprit le mot lumière. Hanoukka est une fête
qui abonde de symboles et de concepts avec lesquels nous avons tous grandi.
Toutefois, Hanoukka a également une signification
cabalistique très importante, celle-ci s’est implantée en
nous au cours des générations et dont la validité
et l’importance est toujours actuelle.
Au centre de la fête se trouve l’idée spirituelle
de base: la loi de la nature qui dirige notre vie, sans nous laisser l’opportunité
de l’ignorer. Cette idée explique simplement
que le but de chacun est de nous élever
au-delà de la matérialité, au-dessus de notre ego,
pour attirer sur nous l’abondance de la Force Supérieure.
Le moyen mis à notre disposition pour y parvenir, est
une union entre nous par un amour mutuel. Tel est le message intrinsèque
de la fête de Hanoukka.
Les ennuis
commencent chez nous
Il y a environ 2200 ans, dans la belle région
de Modi’in, s e déroula une lutte sans merci autour
des valeurs spirituelles, qui unissaient le peuple d’Israël
depuis des générations. Les penseurs du royaume de
Judée bouillaient intérieurement, à l’heure où
l’avenir de la nation israélite était en jeu.
Actuellement notre situation n’est guère
plus rassurante, et la lutte d’antan ressemble fort à celle que
nous connaissons à l’heure actuelle, situation
dans l aquelle des questions cruciales menacent notre
existence au niveau personnel et collectif.
Dans les montagnes de Judée, des personnages importants,
héros spirituels de par leur force intérieure,
jouèrent un rôle clef. Au dessus de tous, une
personnalité se distingue:
Mattathias,le chef des Macchabées qui dirigea la révolte
des Hasmonéens.
Mattathias, fils de Yokhanan était grand prêtre
(Cohen Gadol), à l’époque du second Temple, cabaliste et
chef spirituel. De la hauteur de son niveau
spirituel, il lui était évident que l’avenir
de la Judée dépendait du respect des
fondements spirituels que le peuple d’Israël
appliquait depuis l’époque d’Abraham.
Il senti qu’il se devait de stopper le déclin
de ses frères qui s’hellénisaient et qui rejetaient
les valeurs spirituelles prônées par les cabalistes
au cours des générations. Mattathias compris que l’origine
des problèmes, provenait comme toujours de nous, c’est avec
douleur qu’il vit le peuple d’Israël s’éloigner de ses racines
spirituelles. Il se leva et décida d’entreprendre
quelque chose, avant qu’il ne soit trop tard. Mattathias
décida de concentrer sa lutte contre les hellénistes
qui siégeaient à Jérusalem, cette lutte se transforma
progressivement en une guerre générale contre le pouvoir
grec.
La révolte des Macchabées contre
l’hellénisme n’est pas un évènement isolé
dans l’histoire, c’est un maillon supplémentaire dans
la chaîne d’évènements dans
le développement du peuple d’Israël.
C’est un processus qui a commencé à l’époque
d’Abraham, qui revient constamment et ce jusqu’à nos jours.
De Babel
à Modi’in
La première percée de l’ego humain s’est passée
à Babel, et s’est traduite par la construction de la tour de
Babel. L’ego des babyloniens, avec les
années, s’est développé engendrant
une séparation et aboutissant à la haine.
Abraham, un babylonien parmi tant d ’autres
dont l’ego grandit également, tenta d’enseigner à autrui
comment s’unir malgré l’ego grandissant. Il expliqua que s’ils parvenaient
à maintenir entre eux un amour fraternel, en le plaçant au-dessus
de leur propre ego, ils mériteraient une union plus profonde avec
la Force Supérieure. Le petit groupe de personnes qui
l’écoutèrent, appliqua la méthode proposée
et construit des relations basées sur l’amour
du prochain. Ce même groupe qui suivit le chemin emprunté
par Abraham grandit et devint le peuple d’Israël.
Cette flambée de l’ego engendra, bien plus tard, la
descente en Egypte de ce groupe de cabalistes. Cette fois-ci,c’est Moïse
qui guida le peuple dans le désert vers le mont Sinaï : Mont,
Har en hébreu, du mot Hirourim, réflexion, et Sinaï
du mot Sina (haine en français).Moïse conduisit le peuple vers
le point où l’homme s’élève au-delà
de la haine grâce à l’amour et au
don de soi. Ce processus spirituel est décrit a llégoriquement
comme «l’ascension du mont». Lorsque l’homme atteint
le «sommet spirituel»,
il découvre la méthode
pour attirer à lui l’abondance d e la Force Supérieure
pour vaincre son ego. La méthode permettant d’attirer la lumière
ramenant vers le bien est la sagesse de la Kabbale.
Après être parvenu à la situation
spirituelle «solidaire les uns les autres», Moïse et le
peuple s’unirent pour un voyage spirituel vers la terre d’Israël,
Israël des mots Yashar-El, signifiant droit
vers Dieu, l’adjonction de ces deux mots symbolise un état
spirituel parfait.
Une fois arrivée sur la terre,
le peuple connu un essor spirituel et une union,
qui se traduit dans la matérialité par des victoires.
L’apogée de cet essor vit le jour dans la construction du
premier Temple et ce, jusqu’à l’explosion suivante de l’ego. Celle-ci
engendra une séparation au sein du peuple et à une décadence
spirituelle, aboutissant à la destruction du Temple.
Le processus, ici cependant, fut plus rapide, et le peuple s’unit
à nouveau et construisit le second Temple. Cependant, la croissance
de l’ego continua et sa flambée marqua l’époque de la révolte
de Hasmonéens.
La
guerre d’une minorité contre la majorité
Les Macchabée sont continué le
chemin emprunté par le groupe de cabalistes fondé
par Abraham et Moïse. A la tête des Macchabées, Mattathias
et à ses côtés, ses cinq fils. Mattathias était
Grand Prêtre, titre qui symbolise le degré spirituel
le plus élevé que l’homme puisse atteindre. Mattathias
et ses fils étaient parvenus à un degré spirituel
parfait, et toute personne qui aspirait à la spiritualité
pouvait se joindre à eux.Ils s’attristèrent de voir que l’ego
prenait de l’importance parmi le peuple,quis’hellénisait.
A la différence des hellénistes qui appréciaient
la culture grecque, et qui voulaient comprendre logique- ment et
intellectuellement la r éalité, les Macchabées
aspirèrent à ressentir une réalité
parfaite et éternelle,et ce, au-delà de la raison, par l’amour
d’autrui. Ils partirent en «guerre contre l’esprit», dans une
lutte pour l’existence des fondements spirituels du peuple. Dans cette
guérilla spirituelle, s’unit une minorité contre la majorité.
Les grecs symbolisent le rationalisme, l’intellect, la raison
et l’entendement, faisant d’eux les pères de la philosophie.
Leur vaste culture intellectuelle qui comprend
la mythologie, la philosophie, a été développée
par les grecs anciens sur la base d’un savoir issu des cabalistes. Johann
Reuchlin écrit dans son livre « L’art Cabalistique»
(De Arte Cabbalistica): «Mon
maître Pythagore, le père de
la philosophie, aurait apparemment reçu sa sagesse des Juifs et
non des Grecs, il est le premier à avoir
traduit le mot «Kabbale», qui jusqu’
à présent était inconnu de ses concitoyens,
par le mot grec «philosophie».
Les Grecs ont conquis la terre d’Israël,
non pas pour tuer, mais pour exploiter l’âme d’Israël
et y implanter leur raison et leur culture.
Mattathias et ses fils et tout ceux qui se joint à
eux se nommèrent les Macchabées (Maccabi en hébreu)
«Qui est comme toi Seigneur D.» (en hébreu
Mi Camokha Baelim Adonaï). Ils p artirent
en guerre contre
les hellénistes et contre les Grecs pour la
perception de la Force Supérieure. Ils avaient
compris par leur perception spirituelle que notre réalité
est gérée par des lois spirituelles
immuables agissant sur nous, dans toutes nos actions.
La Judée divisée de l’époque représente
le processus intérieur que chaque homme doit traverser durant sa
vie. Ce processus est inévitable, car il fait partie de l’ordonnancement
de la réparation des âmes. Les expressions «la tradition
des héros est entre les mains des faibles» et la guerre «de
la minorité contre la majorité» ne sont pas relatives
à nos corps physiques, mais symbolisent une série de processus
intérieurs vécus par les âmes.
Ce sont des étapes comprenant des guerres intérieures,
que chacun d’entre nous menons sur notre chemin pour un meilleur avenir
spirituel. Selon ce principe, la minorité représente un petit
désir de spiritualité qui s’est allumé
dans notre cœur, et la majorité, un grand et puissant
désir égoïste,
présent en nous naturellement. La guerre
de la minorité contre la majorité est la particularité
de
la fête de Hanoukka, et représente notre réveil
spirituel.
Ce changement doit déjà se
produire chez qui sonne l’appel spirituel: le peuple d’Israël, nous.
Il nous appartient de nous lever courageusement
et de nous unir par l’amour du prochain au-delà
de l’ego grandissant, comme l’ont fait Abraham, Moïse, Mattathias
et ses fils, et tous les cabalistes qui nous ont précédé.
C’est une loi de la nature que
l’on ne peut ignorer, si nous la renions, nous devrons faire
face à de nombreuses difficultés et à des crises.
La méthode
infaillible
2173 ans après la révolte
des Macchabées, l e processus n’a pas pris fin, mais
il se rapproche de sa phase finale. Aujourd’hui,
notre situation ressemble à celle de la
Judée divisée de cette époque. Les méthodes
philosophiques et logiques offertes au monde par les Grecs sont depuis
longtemps tombées en désuétude, et la souffrance causée
par la course au savoir et à l’ego se révèle à
tous. L’ego qui continue de croître sans répit,
est de nos jours au zénith de son développement
et nous entraîne vers une crise mondiale générale.
Nous nous comportons comme une agora
d’hellénistes modernes. Même si nous sommes
revenus de l’exil sur la terre d’Israël, nous vivons toujours
dans un exil spirituel. Il ne nous a été
donné qu’une petite étincelle de lumière dans nos
cœurs, une étincelle qui s’accroît de jours en jours. Telle
une bougie qui en allume une autre, il nous appartient de réunir
ces flammes pour former un flambeau, s’unir par amour comme
un seul homme dans un seul cœur,
pour enfin ouvrir les yeux et s’unir à la Force Supérieure.
Telle est la seule façon de
changer notre situation et sortir de la crise environnante
et parvenir à la rédemption spirituelle.
La sagesse de la Kabbale se dévoile de nos jours
au sein du peuple et propose une méthode ancienne et prouvée,
qui nous a accompagnée au cours des
générations. Elle est la seule à pouvoir apporter
un changement en nous, d’abord au niveau
individuel puis collectif. Elle nous
aide à nous élever spirituellement et
à trouver en nous cette étincelle de lumière
et de mériter le «miracle de Hanoukka», permettant à
la lumière de briller et de tout réparer.
Tel est le symbole de la
fête de Hanoukka, fête qui représente
une nouvelle vie spirituelle remplie d’espoir, de perfection, d’éternité
et de lumière.
Source : http://www.kabbalah.info/frenchkab/
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